Le Souffle du canon
Nicolas Mingasson
France – 2020 – 55 min – documentaire
scénario Nicolas Mingasson
image Jérôme Colin
son Nicolas Mingasson, Jérôme Colin, Amélie Canini
musique Guitoti
montage Isabelle Poudevigne
production Look at Sciences, Public Sénat, ViàVosges
distribution Look at Sciences
Au cœur du Mercantour, le Centre des Blessés de l’Armée de Terre (Cabat) accueille des vétérans qui souffrent de stress post-traumatique (SPT). Combattants ou soldats de l’arrière, ils se sont battus au Mali, en Afghanistan – là où la France fait la guerre – et en sont revenus meurtris, brisés, fracassés, bien que sans blessures apparentes. Durant quelques jours, ils vont se raconter, rompre leur isolement, reprendre goût à la vie et se questionner sur leur avenir. Une étape importante dans un long parcours de reconstruction.
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samedi 11 octobre
11h00
Rencontre avec le réalisateur Nicolas Mingasson
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« En 2010 – année où j’ai réalisé un reportage sur un sergent en Afghanistan – j’ai commencé à comprendre ce qu’il y avait après la guerre, c’est-à-dire, parfois, le traumatisme et la mort. […] Le stress post-traumatique a surgi à ce moment-là. […] L’idée était d’en parler et de mettre des visages sur ces soldats blessés. […] Je n’avais bien sûr aucune censure au moment de filmer, mais j’avais une ligne rouge : l’état psychologique du soldat. […] Au montage, une autre limite [m’était donnée] par les accusations nominatives et les descriptions trop dures et violentes de ce qu’ils ont vécu, que la plupart des spectateurs ne sont pas prêts à entendre. […] En parler est important pour lever le voile qui flotte sur le traumatisme de guerre depuis toujours, […] lequel reste encore considéré dans les régiments comme une « maladie du faible », dans un milieu où la force est la valeur première. […] Ces hommes et ces femmes […] ne sont pas guéris – on ne guérit pas du stress post-traumatique –, mais ils apprennent à le gérer […]. L’enjeu, c’est d’arriver à maîtriser les dérapages. » Nicolas Mingasson, entretien à la BPI du Centre Pompidou, 26 novembre 2020
« Dès les premières minutes, on nous rappelle la réalité de la blessure psychique, invisible, et pourtant bien réelle. Face à la caméra de Nicolas Mingasson, [ces soldats] témoignent de manière crue et douloureuse [de] leur incapacité à chasser les images d’effroi, leurs nuits de cauchemars, leurs pulsions violentes, leurs hallucinations, l’hypervigilance. En d’autres termes, ils racontent et partagent, entre eux, leurs destructions. […] Fort de son expérience […] et de la relation de confiance qu’il a tissée au fil du temps avec l’armée, Nicolas Mingasson recueille la parole crue et douloureuse de quelques-uns d’entre eux, en plein processus de reconstruction. Son film bouleversant sonde comme rarement le stress post-traumatique (SPT) de nos soldats. » Marie-Hélène Soenen, Télérama, 28 mars 2020